Qu'est ce qu'on fout là ?
Voyage Mental en terrain institutionnel / 2021
Agathe Boulanger, Signe Frederiksen, Jules Lagrange
Atelier écriture autour du livre Ce que Laurence Rassel nous fait faire
Bétonsalon Juin 2021
[...] Une personne vient vers vous. Elle a une grappe de raisin dans la main.
[Distribuer une grappe de raisin à chacune]
Le raisin est vert, il semble ferme et frais. Il est encore couvert de gouttelettes d’eau. Elle tend la main vers vous et vous en propose. Vous saisissez un raisin et le portez à la bouche.
Il est croquant, sa pulpe est juteuse, sucrée. Vous l’appréciez. Alors que vous êtes en train de le savourer, vous pensez à l’organisation de cette école.
De quelle manière les décisions sont-elles prises ?
Qui gère le budget ?
Y a-t-il une forme de hiérarchie ?
Comment sont organisés les rapports entre les personnes ?
Qui dirige ?
Qui transmet ?
Qui peut s’inscrire ?
Le goût du raisin s’est estompé au moment où un bruit vous interpelle. Quelque chose se passe dans un espace à proximité qui vous attire. Vous allez voir. Vous vous sentez énergique, rafraîchi par le raisin. Vous arrivez dans un lieu de travail. Vous regardez autour de vous. L’organisation de cet espace vous intéresse.
Comment chaque personne dispose-t-elle de ce lieu ?
Vous voyez des gens en train de négocier. Vous comprenez qu’ici l’espace de travail est attribué selon les besoins et les présences.
Quel genre de travail produit cette organisation ?
Vous regardez autour de vous. Il y a toutes sortes de matériaux sur le sol, accrochés au mur, dans les couloirs. Ce n’est pas toujours facile de différencier ce qui est du rebut de ce qui est du travail artistique.
Comment sont gérées les déchets à l’école ? Qui s’occupe des poubelles ?
Qui prend soin des lieux ?
Plus loin dans l’espace, plusieurs voix s’entremêlent. Vous vous rapprochez d’un groupe de personnes. Elles sont en train de discuter. C’est un groupe de travail sur la vie institutionnelle. Vous vous asseyez, un peu en arrière en observant. Chacun et chacune semble engagé. Le ton est habité, parfois vif. Une jeune artiste prend la parole. Elle pèse le pour et le contre d’un système de notation. Le groupe s’interroge sur la nécessité d’un tel système. Après avoir voté, le groupe passe à la question suivante à l’ordre du jour. Vous pensez à vous engager dans la conversation.
De quoi auriez-vous envie de parler ?
Comment les échanges sont-ils régulés ?
Vous sentez que ce groupe, par son travail, veille sur l’institution.
La réunion se termine. Les gens partent par petits groupes, et quelques uns.unes restent pour discuter. Vous vous levez, et vous partez. [...]